Extrait du journal

WASHINGTON, 26 Septembre. — Voici le texte du message du Président Roosevelt : « L’armature de la paix dans le continent européen, sinon dans le reste du monde, est en danger immédiat. Le conséquences de sa rupture sont incalculables. Si de.s hostilités éclatent, la vie de millions d’hommes, de femmes et d’enfants de tous les pays atteints sera très certainement détruite dans des circonstances d’indicible horreur. Le système économique de chaque pays touché s’effondrera certainement. La structure sociale de chaqpe pays en guerre peut être complètement démolie. Les Etats-Unis n’ont contracté aucune obligation politique, ils ne sont pas pris dans les rouages de la haine. Des éléments de toutes les parties de l’Europe ont formé leur civilisation. « Le désir suprême du peuple américain est de vivre en paix, mais, dans l’éventuallité d’une guerre générale, il se trouvera placé devant ce fait qu’aucune nation ne pourrait échapper tout à fait aux conséquences d’une telle catastropl e. <( La politique traditionnelle des Etats-Unis a été de s’efforcer d’obtenir un règlement des différends internationaux par des moyens pacifiques. Je suis convaincu que les peu ples menacés par la guerre aujourd’hui prient pour que la paix soit faite avant la guerre, plutôt qu’après la guerre. Il faut que tous les peuples se rappellent que tous les pays civi lisés du monde ont contracté volontairement les obligations solennelles du pacte Briand Kellog, à savoir : régler leurs controverses par l’emploi de méthodes pacifiques. De plus, la plupart des pays sont parties contractantes à d’autres traités qui les engagent à pré server la paix. Tous les pays disposent aujourd’hui des traités d’arbitrage et de concilia tion qui permettent des solutions pacifiques aux difficultés qui peuvent se présenter. Quel les que soient les divergences existant dans une controverse en cours et quelles que puissent être les difficultés d’un règlement pacifique, je suis persuadé qu’il n’existe pas de problème si difficile qu’il ne puisse être résolu par un recours à la raison plutôt qu’à la force. « Durant la crise actuelle le peuple des Etats-Unis et son gouvernement ont espéré que les négociations pour le règlement des différends soulevés en Europe aboutiraient à une con clusion pleine de succès. Tant que ces négociations continuent on conserve l’espoir que la raison et l’esprit d’équité pourront dominer et que l’on pourra ainsi échapper à la folie d’un nouveau recours à la guerre. « Au nom de 130 millions d’Américains et pour l’amour de l’humanité je vous adresse le plus pressant appel pour que vous ne rompiez pas les négociations et pour que vous re cherchiez un règlement des question en suspend par desmoyens pacifiques, honnêtes et constructifs. ! ’•** ~t&*+*****10* « J’insiste sur le fait que tant que les négociations continuent, les points de vue qui s’affrontent peuvent être conciliés. Une fois que ces négociations sont rompues, la raison est bannie et la force s’affirme. « La force n’apporte aucune solution pour l’avenir ni pour le bien de l’humanité ». Dans sa conclusion, M. Roosevelt s’adresse au peuple américain qui, lui aussi, doit ad mettre ce fait qu’aucune nation ne peut échapper complètement à quelques-unes des consé quences d’une telle catastrophe sociale....