Extrait du journal

Or ,1a victoire anglaise — à supposer qu’elle fût possible — serait la victoire la plus effroya.blement rétrograde, politique ment et économiquement, qu'au rait jamais connue le monde. • • La politique de la France à l’égard de l’Angleterre? 11 y en à deux : ou être pour elle, ou bien contre clic. Si l'on est pour elle, on la soutient à fond. Si j l’on est contre elle, on soutient les Allemands. Si nous ne som mes ni avec elle ni avec l’un ni l’autre, nous continuerons notre traditionnelle politique de de mi-mesures, d'atermoiements et de compromis : cette politique qui consiste à toujours vouloir s'asseoir sur deux chaises et à tomber régulièrement par terre entre les deux. Les hommes qui ont saboté la France ont été populaires. Que ceux qui veulent la relever sa chent être impopulaires. Organisons la paix avec l’Al lemagne en Europe, reconstrui sons l’Europe avec l’Allemagne. Plus personne au monde ne pourra alors porter la guerre sur notre continent. • • Lorsqu’on n’a pas su, ou qu’on n'a pas pu, gagner une guerre, il reste encore d'être un grand ou un petit vaincu. Or, jusqu’à présent nous sommes de petits vaincus. Le vaincu qui sait être grand est à nouveau vainqueur, le vaincu qui demeure petit est comme la justification de la dé faite, il en assure la pérennité • • La victoire du vaincu, ce n'est pas la haine du vainqueur, mais la naine de tout ce qui a été la cause de la défaite. • • Lorsque certain chef du Gou vernement osa dire du haut de la tribune, que seul un miracle pouvait nous sauver, il commit là une grande faute contre l’esprit français. Le miracle, nous en avons fait une pitoyable psychose, celle qui consiste à attendre des au tres le complément de nos insuf fisances....