Extrait du journal

Une autre cause de concurrence dangereuse pour la fabrication fran çaise, réside dans la protection doua nière anormale accordée à la con serve marocaine. Nous disons bien anormale. Qu’on en juge. Lorsque le fabricant français veut exporter de la sardine au Maroc, il est soumis aux mêmes tarifs doua niers que le fabricant de n’importe quel pays, notamment que le fabri cant portugais, espagnol, américain. La raison est est que le Maroc est lui pays de protectorat régi par des traités internationaux qui pré voient qu'aucune nation ne peut jouir d'un tarif préférentiel. Par contre, lorsque le fabricant marocain veut exporter sa conserve sur la France, il lui est alloué une quantité de 50.000 quintaux qui peut entrer en France sans payer de droits de douane ; le Maroc étant alors traité comme une colonie fran çaise. Protectorat quand il est client ! Colonie quand il est fournisseur ! IJ y a là une anomalie et une in justice flagrante. Si l’on tient compte du fait que le nombre des usines du Maroc est d’une vigtaine environ, que d’autre part le chiffre de 50.000 quintaux re présente 200.000 caisses de sardines, il s’ensuit que chaque usine ma rocaine peut entrer en France sans payer de droits, une moyenne de 10.000 caisses par an. Mais en dehors de cette quantité qui entre en franchise, les fabricants marocains peuvent expédier sur la France, en payant les droits, toutes les quantités qu’ils veulent. Ces quantités expédiées en payant les droits se montent à 20.000 quintaux, au moins par an, soit 80.000 caisses. Il est évident que le fabricant maro cain peut parfaitement, grâce à son prix de revient (et cela est confirmé par les renseignements que nous possédons par ailleurs), entrer en France de la conserve en payant les droits et s’y retrouver. (Lire la suite page 2. colonne 6.)...