Extrait du journal
Avenue Edouard-VIT, mardi, vers trois heures, devant l’Eglise Russe dont la porte est grande ouverte, une luxueuse limousine est arrêtée. Ses quatre pneumatiques presque blancs tranchent fortement sur la carrosserie qui est, elle, d’un beau noir d’ébène. Debout, la main sur la poignée de la por tière. le chauffeur attend. Quelques minu tes s écoulent et aux dernières marches de l’escalier trois messieurs apparaissent. Tous les trois sont de haute taille. Mais l’un d’eux qui joint à la taille la corpulence porte une longue robe noire tombant jusqu'aux pieds, des cheveux blonds semés de fils d'argent qui recouvrent ses épaules et sur la tête une toque qui ressemble à un haut-de-for me. Lentement ils descendent l'escalier et montent dans la limousine laquelle, sitôt la portière refermée, file en troisième vi tesse vers le Phare. C'est le Grand-Duc d'Oldenbourg qui fait visiter les Eglises russes de la région à un « pope » de la Vieille Russie, son hôte et son ami. Qui donc oserait prétendre que nos édiles n'ont pas d’esprit ? Un membre du Conseil municipal dont le prénom et le nom commencent par la première lettre de l’alphabet s’étant ému que l’avenue de la Négresse fut, le soir, presque complètement plongée dans le noir se vit faire cette réponse : « Sans doute, mais puisque c'est l'Avenue de la Négresse. » C’est l’après-midi, le soleil brille, la mer est blette et l’air est doux. Trois petites filles coiffées de bérets blancs et vêtues de manteaux à martingale couleur mastic jouent sur le sable à la Grande-Plage. Mars tandis que les deux aînées se con tentent de creuser une tranchée avec leur pelle de fer, la plus jeune manifeste le dé sir de sortir ses souliers. — Ah ! non, par exemple, intervient la gouvernante, je vous le défends bien. Nous 11e sommes plus en été. — Et depuis quand c’est plus l'été ? Mon Dieu, petite poupée ait béret blanc et au manteau «mastic, je reconnais qu’on aurait pu s’y croire encore ! Tous les dimanches soirs, vers sept heu res, le trottoir de droite en remontant î’a\ venue du Maréchal-Eoch est noir d’une * foule où se coudoient les promeneurs qui t reviennent de la Négresse, les spectateurs * du cinéma et les consommateurs des cafés voisins. Et cette heure-là coïncide avec celle pré cisément où les deux tramways de la Barre — celui qui en vient et celui qui y va — empruntent, chacun à son tour, l'avenue. Ces voitures rasent, on le sait, de très près le trottoir — ce qui déjà constitue un danger pour les piétons. Mais, chose plus grave, ils vont généra lement à une vive allure et il serait pru dent peut-être qu'ils la modérassent, di manches et jours de fête, surtout. JEAN-QUI-PLEURE....
À propos
La Gazette de Bayonne de Biarritz et du Pays basque fut un quotidien régional publié entre 1923 et 1940. Son propriétaire Richard Chapon contrôlait alors un vaste réseau de publications en Aquitaine, dont La Petite Gironde. La Gazette de Bayonne de Biarritz et du Pays basque y piochait parfois des articles, voire des rubriques entières. Son contenu est, à l’exception de la troisième page, identique à celui de La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, publication jumelle.
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