Extrait du journal

Château-Gontier, 3 Novembre 1883. Quelque haine que l’on ait vouée à la République, on se demande, lorsqu’on sort d’une séance comme celles de mardi et mercredi, si les Monarchistes ne sont pas trop ven gés ! Pour nous, nous n’aurions jamais pu supposer que les républicains en seraient arrivés là. C’est le dernier degré dans la chute. Nous ne croyons pas qu’il y ait rien de pareil dans l’histoire de la décadence des peuples. Les républicains, eux-mêmes, pa raissaient accablés sous le poids de j cet effondrement. Quelqu’un eût annoncé mardi ou \ mercredi, tout haut, dans cette { chambre de condamnés, on peut le j dire, que la Monarchie était rétablie, j il serait sorti certainement de la! poitrine du plus grand nombre un cri de soulagement et comme de dé livrance. Ce n’est pas nous qui voulons dé crive l’état mental de ces représen tants du Peuple Souverain, et de leurs délégués au gouvernement : nous laissons ce soin aux républi cains eux-mêmes. M. Rochefort écrit : « Livrés aux Bêtes » et il qualifie cette majorité, sortie du « Suffrage Universel » et dont on nous a imposé les arrêts et les lois, « de majorité de bêtes bru.tes ». Bêtes brutes si vous voulez !...