Extrait du journal

très faibles ne suffisaient point pour faire chercher l’enfant d’uue façon efficace. M. Auvillicrs y pourvut, mais no trouva nulle trace de l’enfant. Après m’avoir offert du travail, le millionnaire me jeta une aumône et me chassa. Il no m’aurait souffert que si je lui eusse amené ma fille... Vous souvenez-vous do cet autre crime que je commis V Je reconnus son portrait, je vous suivis, j’appris que vous habitiez la Cité des Modèles sous le nom de Matteu, et que Madone, votre petite-fille, posait chez les peintres. Jo vous la volai... Ma done, pour moi, c’était lu fortune de Luc Anvilliers le millionnaire. Un cri, dans lequel se confondaient la stupeur et la joie, s’échappa des lèvres du nabab. Pierre Lasscnv lui mit la main sur les lèvres avec un geste impé rieux : — Silence ! lit-il, silence. Dans la petite chambre où venait de pénétrer vaguement l’exclamation du vieillard, Olivier tressaillit en promenant autour de lui un regard inquiet et fiévreux. Aucun bruit ne se fit entendre. Peut-être songea-t-il d’ailleurs que, si près de la mort, peu lui importait que l’on connut co secret, car il reprit : — Ce fut le plus odieux de .mes crimes, et celui pour lequel Dieu me châtiera da vantage.,, Cette enfant, votre consolation, votre bien, dont vous aviez payé l'honneur et la vie, cette petite créature qui vous consolait de tous les maux subis, je voulus vous la prendre. Il me la fallait pour exploiter Luc Auvilliers, son grand-on cle... Il m’avait déclaré que pour l’enfant seule il ferait des sacrifices... Et je me souviens que, dans la grande maison du quartier Saint-Victor j’osai vous menacer de la police si vous ne remettiez pas Madone entre mes mains. Je vous me...