Extrait du journal

CHRONIQUE POLITIQUE Château-Gontier, 10 Octobre 1883. L'Exécution de la Magistrature Il importait au salut de, la Répu blique que 614 magistrats, capa bles, éprouvés et expérimentés, aban donnassent les sièges qu’ils occu paient et fissent place à 614 nou veaux venus. Ceux-ci, pour la plu part, ont tout à apprendre d’une profession qu’ils ignoraient absolu ment il y a quelques jours seule ment, quelques-uns même ont beau coup à oublier et à faire oublier, tant leur passé difficile, agité, in quiet et inquiétant, les prédestinait mal aux fonctions judiciaires. Qu'im porte ? Il en fallait 614. Pas un de plus, pas un de moins. La Chambre des députés avait mis un plus haut prix au salut de la République ; mais le Sénat a jugé que ce serait assez de sacrifices pour une fois et voulu laisser au Parlement de l’a venir le plaisir de quelques holo caustes supplémentaires. L’inamo vibilité suspendue , puis rétab'ie , pourra être encore avantageusement supprimée, si les circonstances l’exi gent. Quant au gouvernement qui, dans ce conflit, pensait surtout à se sauver lui-même, il a été d’abord de l’avis de la Chambre basse, puis de l’avis de la Chambre haute ; ses perplexités n’ont pris fin que lorsque, de guerre lasse, les députés et les sénateurs ont adopté ce que l’on peut appeler un terme moyen, et mieux une cote mal taillée. Les ministres, après avoir fait...