Extrait du journal

leur ombrage, devaient aux pre mières atteintes du froid des colo rations pleines d’imprévu et de splendeur. Les gentilshommes portant de riches habits de chasse, le large couteau passé à la ceinture, le fusil jeté en bandoulière sur l’épaule et munis d’épieux, se tournaient à de courts intervalles vers le perron ; sans nul doute ils attendaient des retardaires, et à en juger par la beauté de trois chevaux de luxe tenus en main par des valets, et à la recherche des hautes selles bro dées, ce ne pouvaient être que des femmes. Le jeune maître du château de Coëtquen ne semblait pas le moins impatient. C’était un homme de trente ans à peine, à la physionomie énergique et douce. Une flamme de jeunesse et d’enthousiasme éclatait dans ses yeux bruns. Sa haute taille, élégante sous la veste de chasse, eût admirablement porté l’armure de ses ancêtres. Sa bouche avait la fran chise du sourire, comme ses yeux avaient la franchise du regard. Sa voix sonnait juste ; pleine et harmo...