Extrait du journal

OPINIONS ■ L'adresse au Pape des Cardinaux et Archevêques de France Les cardinaux et archevêques de France, te nant leur assemblée générale, ont, selon leur usa ge, envoyé au Souverain Pontife une adresse. Après avoir exprimé les vœux de l’épiscopat français, l’adresse s’exprime ainsi : — La France, vous le savez, Très Saint Père, fermement attachée à la paix, libre de tout désir de conquête, a rendu un hommage unanime aux appels répétés de Votre Sainteté en faveur d’une entente internationale qui respecterait tous les droits et mettrait les faibles à l’abri des entrepri ses audacieuses des puissants. Seuls « des motifs d’honneur et de prudence » ont obligé la France à mettre un terme aux coups de force, en venant au secours des nations succes sivement attaquées sans raison avouable, puis opprimées de la façon la plus inhumaine. La con jonction de deux doctrines monstrueuses, mar quées au fer rouge par votre auguste prédécesseur, le Pape Pie XI, de vénéçée mémoire, nous est apparue comme un danger immédiat pour l’ave nir de la civilisation chrétienne. Voilà pourquoi l’Eglise de France, faisant écho aux protestations de Votre Sainteté, ne pouvait rester indifférente devant des procédés qui, en Pologne et en Fin lande particulièrement, sont la négation même des lois élémentaires et essentielles de la morale. Ce fut pour nous un réconfort dans l’épreuve de voir l’Encyclique Summi Pontificatus affirmer des principes qui nous sont chers. D’autre part, la netteté avec laquelle, Très Saint Père, vous avez indiqué les causes profondes des maux qui nous accablent, est pour nous une indication précieuse de la seule voie qui conduit au salut et où nous devons nous engager, si nous ne voulons pas,- dans un avenir profehafn^imeri** trouver devant des épreuves semblables smon plus douloureuses encore. En prenant les armes, notre patrie assume l’hon neur de défendre, de concert avec ses alliés, le droit des faibles, la dignité de la personne humaine, 1» primauté de la loi morale, le régime de la confian ce et de la collaboration entre les peuples. « Préconiser et défendre de tels principes, c’est du même coup faire rentrer Dieu dans la vie inter nationale ». Le fond du conflit se résume dans le dilemme en face duquel nous plaçait naguère le pape Pie XI : « Pour ou contre Dieu ». Les dernières an nées de notre vie française amenaient peu à peu notre pays à revenir à Dieu. Champions de la paix chrétienne au dehors, les Français dont Votre Sainteté a loué l’esprit habituel de logique et de franchise, le cœur épris d’équité, comprendront que leur devoir est de poursuivre l’œuvre coura geusement commencée de redressement moral et d’union nationale en établissant la paix chrétien ne à l’intérieur même de leurs frontières. Rappelant la déférence marquée par les pou voirs publics aux légats du pape à Lourdes, Li sieux, Reims, Domrémy, la franche sympathie des foules, évoquant les décisions récentes de Ro me prouvant que la France est toujours une ter re fertile en sainteté, l’adresse conclut : — « Oui, la France mérite toujours, comme Votre Sainteté l’a dit, son titre glorieux de fille aînée de l’Eglise. » HIER ET AUJOURD’HUI Consommer moins, produire plus I ce n’est pas évidemment le slogan des dernières années. On nous a bercés de chimères et, dans le temps où l’on promettait à la France la paix perpétuelle en échange d’un désarmement même unilatéral, on affirmait aussi que l’heure était venue où tous vivraient d’autant plus largement qu’ils produi raient moins et consacreraient aux loisirs plus de temps qu’au travail. Pour ceux qui avaient cru à ces billevesées, le réveil est évidemment un peu rude. Mais la re vanche du bon sens n’est jamais qu’une affaire de temps et la démagogie, se couvrit-elle d’apparen ces scientifiques détruites du marxisme, est fata lement éliminée comme un poison par les peuples qui ne veulent pas mourir. Joseph Denais, Député de Paris....