Extrait du journal

borough —jeta un coup d’œil atten tif dans toutes les voitures, puis re venant au compartiment des dames seules s’y installa définitivement. Une femme l’occupait. — Non pas une grande dame comptant seize quartiers dans son blason, non point non plus une pauvresse à peine vêtue, et, du matin au soir, gagnant, à force de travail, le pain de ses enfants; mais une paysanne endimanchée, une fer mière cossue, portant bagues d’or à tous les doigts et chaîne de même métal autour du cou. La dame en noir vint s’asseoir en face de la paysanne. L’une et l’autre se regardèrent, d’abord, je ne dirai pas comme deux chiens de faïence, ce serait peu poli; mais seulement comme deux chiens de porcelaine, c’est-à-dire avec des yeux plus doux, comme des gens qui se voient pour la première fois. Le silence le plus complet régna bien dix minutes. Gênée un peu par ce voisinage non prévue, la paysanne parut un moment hésitante; puis prenant toutà-coup son parti en brave, elle tira un panier d’osier de dessous la ban quette, l’ouvrit, en fit sortir une moi tié de poulet fort appétissante, une bouteille au trois quarts pleine, et |...