Extrait du journal

la France ; nous le voyons bien, et ce n’est pas là ce que nous avons à discuter pour le moment. Mais ce qui est visible également, c’est que le libéralisme révolutionnaire est jugé et que la Restauration est vengée. Ah! si nous avions ici à mettre en regard les faits nou veaux et les doctrines anciennes : celle réhabilitation extrême de la puissance politique, et ce dénigrement acharné de tout ce qui ressemblait à de l’autorité, quels constraslrs et quelles leçons ! Il n’y a pas jusqu’à ce fait de police correctionnelle de Reims, rapporté il y a peu de jours par l'Union, qui ne dût être une occasion de ressouvenus poignants. Voilà que naguère on faisait mine de ressusciter cette belle tradition d’insulte contre des religieuses qui as sassinent à petit bruit leurs jiciisionnaires ! N’est-ce pas par là qu’on avait, durant quinze ans, sapé l’auto rité publique? La monarchie devenait un grand cou vent ! Les moines gouvernaient la France, et le roi di sait la messe ! El là-dessus mille histoires étaient semées chaque matin dans le public. Ce n’étaient que vocations forcées, que testaments captés, que biens dérobés aux familles. El puis quels mystères d’hor reurs dans les couvents et dans les presbytères ! Les curés étaient devenus des inquisiteurs. Ils empêchaient la jeunesse d’aller au bal ou de danser le jour de fête sous la fouillée. On en avait vu un poursuivre le mé nétrier jusqu’au haut d’un arbre, et là engager une rude bataille, et cela était conté sérieusement dans les journaux du progrès. Dieu sait alors l’indignation qui s’allumait dans les âmes généreuses ! Evidemment la France tombait sous le despotisme du capuchon. Et vous venez de voir que le vieux reste libéral ne demanderait pas mieux aujourd’hui que de reprendre ce système d’accusation et de diatribe ; et déjà il al lait bâtir à Reims une magnifique histoire, tout à fait digne des jours fameux de la comédie de quinze ans. Mais aussi des errements nouveaux s’introduisent dans la politique pratique ; cl il s’esl trouvé un tribu nal comme peut-être il n’y en aurait pas eu sous Louis XVIII et sous Charles X, un tribunal ferme et droit, qui a voulu savoir le fond de celte histoire ténébreuse ; et quelle lumière s’est aussitôt révélée ! Mon Dieu ! c’est celle qui serait sortie avec le même éclat de tous les romans bâtis il y a vingt-cinq ans, si on avait bien voulu sonder l'horreur. Mais, hélas ! le libéralisme alors emportait les opinions. Alors un soldat dans les rues faisait dresser les cheveux sur la tète aux patrio tes. Une résistance à l’émeute était flétrie et persifflée par les politiques. Une cour royale appelait devant elle l’officier qui avait fait son devoir, et, six mois durant, rien qu’un fait comme la conversion de Mlle Loveday, donnait lieu à mille satires contre le gouvernement tout entier. C’était là toute la popularité. Eh bien ! oui, nous rendons grâce au ciel ; tout cela est mort ; tout ce système d’attaque et de sar casme contre l'autorité, tombe devant un retour d’idées qui semble appelé à justifier ou à venger notre politi que. Qu’avons-nous donc à faire? Adorer la Provi dence, et attendre une réparation plus complète en core de nos doctrines ; c’est tout ce qui nous reste. Que le présent fasse justice des partis qui ont tué la Res tauration. Notre conscience sera satisfaite, cl notre raison s’inclinera devant les desseins de Dieu et les mystères de l’avenir. Lairentie....