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La Gazette du Languedoc, 2 octobre 1845

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La Gazette du Languedoc
2 octobre 1845


Extrait du journal

IÆ 29 SEPTEMBRE. On lit dans La Gazette de France: ,, Il v a 25 ans aujourd’hui, Paris était ému par une grande nouvelle. Un enfant naissait près du trône ofr il devait mon ter un jour. L’allégresse alors était générale , car la perpétuité d’une royauté incontestée est un bien immense pour une na tion. » Par malheur, cette royauté incontestée avait mis en avant une doctrine très-contestable celle d’octroyer la liberté, ce qui entraînait le droit de la retirer. » Le temps était gros d’orages ; ces orages devaient être épui sés ; seulement le coin du ciel qui se montrait entre les nuages sombres promettait le beau temps après la tempête. Cette tem pête , en effet, est venue fondre sur la France ; la confusion et les ténèbres ont régné et régnent encore sur la France dé solée. Tout ce qui est hétérogène dans ce pays , tout ce qui est le produit de l’esprit de privilège, tout ce qui a été enfanté par la tyrannie des partis , l’arbitraire , le despotisme et le monopole , doivent disparaître par l’effet de cette trombe qui a passé sur la France, et qui a débuté par renverser le trône. >11 ne restera plus sur cette terre que ce qui est le produit de son sol : la liberté, l’égalité politique, le droit national enfin tel que Dieu et le génie de la France l’ont fait. » D’un autre côté, nous lisons dans La Mode: Lorsque les députés qui relèvent de M. Guizot et qui se son1 inféodés à son système , prononcèrent, il y a tout-à-l'heure deux ans, la flétrissure contre ceux de leurs collègues, coupa bles (l'être allés parler à celui qui n’ajpas une pensée qui ne soit pour son pays, de cette France dont ils défendent ici la dignité, la prospérité et la gloire, notre grand orateur, Rerrycr , dans un admirable discours qui suivit sa réélection , réclama, avec la liberté de conscience, la liberté du culte de toutes les gloire Ces idées , s’écria-t-il , sont à présent partout comprises en France. Dans la France en-deçà du Rhin , cl dans la France au-delà du Rhin.' — Cette liberté que Rerrycr a demandée, je la réclame aujourd’hui , jour anniversaire de la naissance de Henry Dieudonné , duc de Bordeaux ; je la réclame avec les paroles qu’un des amis les plus éloquents de l’ordre de cho ses actuel, M. Eugène Janvier, prononça, en 1833, devant la cour d’assises , lorsqu’il défendit les pèlerins qui étaient allés saluer, à Prague, la majorité du royal orphelin : « Les puissances tombées ont des prestiges pour des âmes » généreuses. 11 leur est difficile surtout de ne pas s’émOu » voir pour l’orphelin découronné, en qui les infortunes de Si » famille prennent un si touchant caractère. L’assassinat et » l’exil, voilà les destinées dont elle lui offre l’exemple. Sa vie » commencée sous les auspices de l’assassinat, est déjà vouée » aux horreurs de l’exil. Royal enfant, je ne suis point de ceux » qui se sont prosterhés avec idolâtrie autour de ton berceau » qui ont mendié, comme des faveurs, les naïfs bégaiements » de ton enfance ; qui tombaient à genoux devant la grâce » qu’on dit dans ton sourire et la rayonnante fierté qu’on dit » aussi dans ton regard; j’ignore le dévodment des temps an » tiques , le dévoùment aux personnes, et pourtant j’éprouve » pour toi un charme et presque un respect douloureux : car • enfin tu es le symbole d’un principe qui, pendant des siècles, » a été cher à la France. C’est par lui qu’elle est devenue 1 » grande nation. Ce principe , inviolé depuis Hugues Capet » s’est personnifié glorieusement dans Louis-le-Gros, Philippe » Auguste, dans Saint-Louis, Louis Xll, François l*r, Henri IX » Louis XIV et Louis XVI. Tombé aujourd’hui dans un frêle • enfant, il te marque, parmi les hommes, d’une mystérieuse » consécration qu’on peut renier du bout des lèvres, mais qu’on » reconnaît dans son cœur. Du reste, pourquoi se défendre » d’une impression qui étonne à la surface du raisonnement, » mais qui s’explique dans ses profondeurs? La philosophie de » l’histoire, celte science nouvelle pour laquelle tous les es» prits supérieurs sont en travail , place au rang de ces maxi» mes la vocation providentielle de certains peuples et de cer» tains hommes. Une analogie nécessaire ne tiendrait-elle pas a • admettre |la vocation de certaines familles chargées , elles » aussi, de représenter et d’accomplir une idée dans le monde » social ? Nul ne possède le secret de l’avenir, nul ne sait ce » qu’il réserve au jeune exilé de Ruschtcirad. » Nobles paroles que celles-là, qui consolent dans un temps de corruption et de matérialisme, paroles pleines de spiritua lisme et de poésie, mais de celte poésie que rencontrèrent les maîtres de la lyre quand devant leur prophétique regard, l’avenir déchirait ses voiles et cessait d’avoir des ombres !... Pour empêcher de célébrer encore les fêtes que les royalistes chômaient, il y a seize ans... nous connaissons des gens qui...

À propos

La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".

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