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La Gazette du Languedoc, 4 décembre 1852

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La Gazette du Languedoc
4 décembre 1852


Extrait du journal

provinces pour établir des banques locales. Elles ont recueilli des souscriptions, dressé des statuts, fait des avances et des frais. Mais voilà que la banque centrale de Paris a la prétention de devenir banque générale foncière de France cl d’Algérie et qu’une note insérée au Moniteur est venue jeter l’alarme dans les associa tions formées ou projetées. Les réclamations s’élèvent de toutes parts contre le grand monopole qui va se former sous la protection, à ce qu’il parait, du minis tère des finances. En envisageant la question avec im partialité, il faut reconnaître qu’une banque générale n’aura jamais la puissance d’action qu’auraient vingt banques particulières répandues dans nos provinces. La banque générale opérera d’après des principees cl des règles uniformes -, tandis qu’il serait permis aux ban ques provinciales de se conformer à la nature particu lière des propriétés, aux usages locaux, aux nécessi tés de leur circonscription. Beaucoup de considérations militent en faveur de la division. S’il eu est qui plai dent pour l'unité et la concentration, elles sont bien moins déterminantes. Mais les idées de personnages influents sonl toutes à la centralisation et aux monopo les ; on aura beaucoup de peine à détourner un projet qui paraît arrêté. Il va se former une société générale des paquebots transatlantiques au capital de soixante millions. O11 s’occupe activement de ce travail. Je vous donnerai plus lard des renseignements curieux à ce sujet. Ce qu’un journal place dans des conditions d’ordre moral et de vérité doit conseiller à ses amis dans de pareilles circonstances, c’est de 11c pas céder sans réflexion aux séductions des programmes ; de ne pas sacrifier le cer tain à l’incertain et surtout de mettre le soin de leur fortune d’accord avec leur conscience. A la Bourse de lundi les actions de la banque du crédit mobilier ouvertes à 1 ,(>00 fr. sonl tombées à i ,475 fr.; baisse, 125 fr. Hier elles ont été cotées à 1,400 fr.; baisse, 200 fr. Les personnes qui ont eu ces actions à 500 fr. et les ont vendues l.GOOfr. et même 1,475 fr. ont donc réalisé d’énormes bénéfices, mais ce profit est-il bien licite et bien moral ? Et celles qui ont eu l’imprudence d’acheter à 1,000 et à 1,475 éprouvent donc une perte considérable qui ne peut que s’aggraver par des baisses successives ? N’y a-t-il pas là une terrible alternative ? ou un gain réprouvé par la morale pour les uns, ou une ruine dé plorable pour les autres. Gagner 200 pour 100 sur les actions d’une entreprise qui a à peine commencé ses opérations, c’est quelque chose de pis que l’usure la plus criante. Des bruits de guerre sont dans l’air. La demande du gouvernement anglais pour une augmentation de 5,000 marins, un article du Times auquel le Consti tutionnel d’aujourd’hui semble répondre en passant en revue les essais faits en Angleterre pour établir une marine à vapeur et à Hélices, ont frappé l’attention des spéculateurs au moment surtout où l’Empire va être proclamé. Il faut peu de chose pour alarmer des intérêts qui sc replient comme la sensitive au moin dre attouchement.La concordance de deux faits, quant à la date, n’établit pas leur dépendance nécessaire. L’Angleterre s’est inquilée depuis un an en voyant la résurrection de Père impériale contre laquelle elle a lutté pendant quinze ans. Mais qu’elle veuille sérieu sement engager une lutte , c’est autre chose. Ou con naît le vieux proverbe latin qui dit : Si vispaeem, pa ra bcllum , et il faut croire qu’il n’y a pas autre chose dans ce qui se passe de l’autre côté du détroit. C. de Beauregard....

À propos

La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".

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