Extrait du journal
crayon du peintre chercherait vainement la moindre ondulation gracieuse , le moindre fragment de celte ligne serpentine , si vantée pour être relie de la beauté. O mes livres , mes livres ! de quoi donc êtes-vous cause ! Avant-hier soir a eu lieu l'ouverture du théâtre des Varié tés. Pour le coup, le public l'avait hic» autrement attendu, qu’il n’attend et qu’il n’attendra probablement la représenta tion des Martyrs. C’était à y renoncer. Il faut dire cependant les choses telles qu’elles sont; on n'a pas perdu pour attendre. C'est une petite bonbonnière que cette nouvelle salle des Va riétés , si l’on s’avise surtout de la comparer à Vignoble hoiige que nous possédions autrefois, (à-s fonds blancs relevés d'orne ments estampés, en cuivre doré, sont d’une élégance qui va presque jusqu’à la richesse. L'intérieur des galeries et des loges est moins luxueux ; il est tapissé d'un papier damassé rouge et blanc, qui, à la vérité, s’harmonise bien avec l'ensemble ; mais, bon Dieu ! du papier à tapisserie dans une salle de théâtre ! Pour les loges, encore ! encore ! je ne dis pas ; mais pour tout le reste ! Le plafond est chargé de peintures imitées de celles du Grand-Théâtre. Je syis vraiment fâché que le peintre n’ait pas été assez adroit pour éviter l’occasion d'un rapproche ment. Ce que Ije dis du plafond, je le dirai du rideau. C'est à faire croire au vers de La Fontaine « N'attendez rien de bon du peuple imilaleur. » Le rideau parait, du reste, vieux et nsi-, (.es qualités néga tives me consolent. Elles me donnent l’espoir de voir appa raître, au premier jour, un rideau tout neuf. Ce sera peut-être pour nos étrennes ; qui sait ? Après cela, ne me demandez pas comment on est dans ce nouveau théâtre; je serais forcé de vous dire qu’on y est fort mal. Préoccupé uniquement du privilège, par ce beau temps de liberté et d’égalité qui court, on n’a songé d’ibord qu’à faire des places réservées, et pour le commun des martyrs, on l’a logé sur deux méchantes banquettes dont l’étroitesse atteste évidemment, de h paît des architectes, la négation, dans le spectateur, d’une des trois dimensions connues. Que faire! on a pensé que le public ne méritait pas plus de place pour son argent. t)n devait s’attendre à une représentation modèle, pour Ti...
À propos
La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".
En savoir plus Données de classification - octave
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