Extrait du journal
FEUILLETON. Le Clergé «4 le Peuple. Monsieur le Rédacteur, (I) Un voyage à quelques lieues de Toulouse m’a rendu témoin d'une chose aujourd'hui assez rare pour devoir être notée. J’ai vu, de clocher en clocher, jusques dans les moindres ha meaux , fêler un prince magnifiquement sans que les autorités eussent donné leur programme, ni qu’on eût, à la manière d’à-présent, imposé le pauvre pour faire de la joie publique. Cela vous étonne, Monsieur? Que direz-vous quand vous saurez que le prince marchait sans soldats, sans gendarmes, accessible à tous, et nullement en danger? Ce prince, à la vérité, est prince de l’église. Ils ne craignent point les balles, ni la leçon des rnis , ccs princes-là. Autour d’eux. le silence du peuple est de la véné ration , du respect. Comme prélats, ils sont fêtés spontané ment, de grand coeur, sans donner lieu à des corvées ni à des centimes additionnels; ils sont fêtés comme en son exil l’était Fénelon à l’entour de Cambrai :.... cela peut s’appeler des ré ceptions. A ce prix. le moindre siège épiscopal, une pauvre cure, une succursale, me semblent préférables, ne fût-ce qu’humainement, au plus beau Louvre, où l’on serait maudit, où l’on aurait peur. Oui, dans un département voisin, j’ai vu des populations se porter, sans y être conviées par billet de garde, au-devant d’un prélat déjà connu de tous, ce que je dis pour écarter le soupçon de curiosité. J’ai vu plus récemment notre digne archevêque reçu non moins bien dans de pauvres paroisses où il allait (I) Cette lettre est de M. Jules Pouilh , un des rédacteurs de France Méridionale, lorsque ce journal avait des rédacteurs 'car on ne peut reconnaître cette qualité aux deux acolytes de M. Maurice Duval qui fournissent à la feuille de la préfecture, à tant la ligne , des réclames politiques en faveur de l’officine préfectorale dirigée par M. le commissaire extra légal.) M. Jules Fouilh. dont le style affecte des formes incisives et un carac tère remarquable d’indépendance, ne pouvait, comme on le terra, adresser sa lettre à la France Méridionale, car ce journ’a des éloges que pour les membres du clergé qui consen tent à faire servir la religion à des intérêts dynastiques, et non pour ceux qui, comprenant leur divine mission, restent fidèles ,u* grands principes de la société chrétienne qui sont la base 1* garantie de tout ordre politique, durable et moral....
À propos
La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".
En savoir plus Données de classification - auguste
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