Extrait du journal

trompons, son principe vit tout entier dans celle de 1852. On a déplacé l'autorité, qui est passée tout entière de la chambre entre les mains du pouvoir exécutif. On a donné à celui-ci une durée de dix ans au lieu de quatre, mais ou a laissé exister le principe d’élection et la faculté do mo difier, de changer même celte Constitution quand la France le jugera convenable. Nous ne savons pas s’il est permis de trouver mauvaise la Constitution de 1852. Feu nous im porte d’ailleurs! nous ne venons pas l’attaquer, mais la défendre. Telle quelle, nous demandons quelle soit maintenue et quelle fasse son temps. Que voulez-vous en effet ? Ce n’est pas une mo dification partielle ; c’est un changement total, c’est la destruction du principe délection, c’est un re tour à la vieille loi do l’hérédité. Eh bien ! nous regardons ce projet comme fu neste. Ce que vous voulez faire, c’est ce qui a été fait en 1850, une œuvre tout au moins illogique : vous voulez rétablir le principe de l’hérédité sans rappeler l’héritier. Qu'arrivera-t-il? C’est facile à prévoir. Au lieu de consolider le pouvoir, comme vous lo prétendez, vous allez l’affaiblir en le plaçant dans une position anormale. En forçant le président à accepter un titre qu’il repousse, parce qu’il voit mieux que vous, vous lui créez une situation difficile, embarrassée, qui paralysera forcément toutes ses bonnes intentions; vous le mettez dans la dure nécessité de choisir, — au-dehors, entre la guerre ou l’avilissement,— au-dedans entre la tyrannie ou la corruption. Ce n’est pas tout encore : vous rejetez la France dans la voie périlleuse des expériences, sans lui laisser les moyens d’en sortir légalement et paci fiquement si elle n’y trouve pas des avantages réels. Le président de la République, qui certes voit de plus haut et de plus loin que ces amis inconsidérés, le pense ainsi, puisqu’il a déclaré solennellement qu’il ne songerait à l’Empire (pic dans le cas où les fac tions le forceraient à tenter ce moyen de salut. C’est donc au nom des intérêts sacrés de la France, au nom des vrais intérêts du pouvoir actuel, au nom de la logique, (pic nous demandons, avec Louis-Napoléon, le maintien de la Constitution de 1852. E. Benezet....