Extrait du journal
nicipalité consistaient en deux ou trois bals , dont l’un se faisait pardonner ses a dures aristocratiques par l’imposition d'un tribut, de bienfaisance . cl (pii ont tous été honorés, je crois, de la présence du pré sident. Ce matin, à huit heures , le vénérable évêque de Saint-Claude , brisé par l’Age et les infirmités , et soutenu par deux de ses vicaires-généraux, venait recevoir à la porte de l’église des Cordeliers l'ancien prisonnier de Ham. Par suite d’une invitation expresse et générale, aucun discours ne devait être prononcé dans tout le edurs de la tournée présidentielle. Mais celte règle devait s’arrêter au seuil de l'Eglise, quijic fait pas si bon marché des vieilles traditions. Mgr de Chnmont a parlé, il a parlé longtemps, et le président lai a, dit-on, répondu dignement. Après avoir entendu la messe, passé en revue les troupes, les gardes natio nales et l’armée presque aussi nombreuse des fonctionnains, M. Louis-Napoléon s’est dirigé vers Dôle au bi u t des salves d’artillerie. P. S. — J’oubliais de vous dire que le président a eu constamment un front triste et soucieux ; peutêtre qu’arrivé sur le faite, il aspire à descendre le plus tard possible. Un m’écrit de Wiesbaden, à la date du 18 août t « Depuis huit jours que nous sommes ici, nous avons (iéjà vu passer un grand nombre de visiteurs venus de lo s les points de la France, représentant toutes les fractions de la société. Plusieurs centaines de nouveaux arrivants sont annoncés pour le com mencement de cette semaine. Un train de plaisir doit amener des ouvricrsdeNantcs, un autre desouvriers de Paris. Un pareil mouvement, s’opérant vers un prince qui, depuis vingt ans, vit dans l’exil, est bien capable de frapper les esprits les plus prévenus. Quelles lumières, quels avertissements, quelles con solations dans cet entrainement! Un pays comme la France, quand il sc met à se rappeler ce qui a fait si longtemps sa force et sa gloire, n’est pas un pays aussi malade qu’on pourrait le croire, et de la con naissance du remède à la guérison il ne peut pas y avoir bien loin-. Le mouvement qui amène tant de bons esprits à Wiesbaden est donc un symptôme rassurant, mais ce qui ne l’est pas moins, c'est la haute sagesse du jeune prince qui reçoit tant d’hommages, c'est la gravité de son langage , la justesse de ses vues, la connaissance parfaite des hommes et des choses de son pays. Quand on a eu l’honneur d’approcher M. le Comte de Chambord , on ne peut douter des gran des destinées qui lui sont réservées. Quatre heures.-—Avant le départ de ma lettre, je veux vous annoncer l’arrivée d’un train de plaisir qui nous amène de Paris soixante ouvriers. Ces bra ves gens sont arrivés à une heure, et à trois ils ont été présentés à M. le comte de Chambord. A peine entré dans le salon où les ouvriers étaient réunis , Mgr leur a adressé quelques paroles émouvantes . comme il sait si bien les trouver. Ils étaient vive ment impressionnés, et il leur a fallu se souvenir que M. le comte de Chambord désirait qu’on s’abstint de toute manifestation bruyante, pour retenir l’élan de leur cœur. Avant de les quitter le prince les a invités à revenir ce soir à la réunion où il reçoit tous les Français, et où ces braves gens vont se trou ver mêlés aux personnages les plus distingués et les plus illustres de France. » Voici les quelques lignes qui complètent le récit dont vous avez reçu hier le commencement : « Si tu me vois aujourd'hui dans le séjour des heureux , sache que ce n’est point pour avoir rem porté mes brillantes victoires , ni pour m’être élevé par mou génie au dessus des autres hommes ; mais pour avoir rétabli l’ordre dans ma patrie et relevé les autels Adieu, sois sage , sois généreux , et tu seras grand. » Après avoir ainsi parlé , le grand homme dispa rut. J'ignore quelle impression les paroles de l’oncle laissèrent dans le cœur du neveu. On nous écrit de Paris, le 21 août: « Bien que la commission de prorogation ait dé cidé que ses séances seraient tenues secrètes et que tous les membres de cette commission sc soient promis la discrétion la plus absolue, il transpire toujours quelque chose, ou s’il ne transpire rien, il se trouve des gens qui disent tenir de tel ou tel membre de la commission des confidences qui, pro menées de bouche en bouche, transvasées d oreille en oreille, finissent par prendre des proportions considérables, peut-être des formes menteuses, et c’est là l’inconvénient du secret trop absolu ou s’est renfermée la commission de surveillance, qui, après tout, n’est pas une société conspirant dans l’ombre et qui aurait le droit de délibérer portes et fenêtres...
À propos
La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".
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