Extrait du journal

Après avoir dit que tel est le résultat affligeant qui at teint presque toujours le^père de famille qui a eu la fai blesse de confier son enfatil aux maîtres de l’Université, il s’écrie : « Oh 1 celui qui soulèverait le voile derrière lequel se dérobe l’intérieur des familles, verrait de bien-lugubres choses ! 11 as sisterait à des drames affreux , où le cœur de malheureux pa rents saigne par mille blessures, où l’on entend parfois s’échap per d’une poitrine déchirée des cris terribles comme celui-ci : «Malheur a moi ! j'ai un mauvais fils !» » Je n’ai dit que trop vrai. Que de mortelles douleurs ! que de pères, que de pauvres mères au cœur brisé par l’inconduite, l’égoïsme et l’ingratitude d’un fils ! que d’avenirs perdus! Et tout cela parce que l’éducation a failli, parce ijuclle n'a pas été suffisamment prévoyante et forte, parce quelle n'a pas été ce quelle devait être avaat tout, une & ivre de conscience pour ceux qui s’en étaient chargés.» Mais ce n’est pas seulement au début de la vie que l’ho norable député peint l’élève de l’Université ; il le suit dans sa carrière, il le considère devenu ejtoven ; il montre que si l’individualisme et l'intérêt personnel sont devenus les plaies de notre époque, il faut attribuer la cause de cette corruption sociale à l’oubli de l’éducation morale poussé jusqu’au dédain qui ne laisse plus de contrepoids aux in térêts effrénés de la cupidité et du matérialisme. Ecoutons encore; M. Corne nous indiquer le remède: « Voulons-nous sincèrement que la jeune génération n'ar rive pas un jour sur la scène politique , plus dépourvue de principes et plus entraînée que nous-mcines sur une déplora ble pente, il est bien urgent de faire appel à l’éducation et de lui restituer sa force moralisatrice. C’est à l’éducation , prenant les choses de haut et secondée par la puissance du sentiment religieux, à fixer solidement dans Tâme des jeunes hommes la règle qui dévia les guider toujours dans la vie publique comme dans la vie privée ; elle gravera en eux le respect de Dieu et de l’homme, sou ouvrage. Elle leur retracera à grand traits leurs droits et leurs devoirs, comme membres d’une société; elle les pénétrera de cette idée, qu’il est malhonnête et déloyal de. se placer sous l’abri du contrat social et de se refuser à remplir sa part des obligations qu’il impose. Elle leur montrera enfin la justice de Dieu et des hommes , des peines pour ceux qui tra hissent leur pays avec leur devoir , et des récompenses douces à de nobles cœurs , pour ceux qui, dans toutes les positions de la vie publique , paient loyalement leur dette à la patrie. » Quand le ministère nous parle de la prospérité crois sante, quand il nous dit que toutes les classes s’améliorent et s’élèvent, etc... il ment sciemment : car de toutes parts lui arrivent des renseignements tout-à-fait opposés. Nous lisons dans notre correspondance de Paris : « M. M orna y de Mauny, inspecteur de l’agriculture, à qui le ministre du commerce avait donné mission de parcourir di verses contrées de la France, afin de constater la situation agri cole, est de retour à Paris de sa longue tournée. 11 résulte du rapport de M. de Mauny, que presque partout les agriculteurs, les pères nourriciers du pays, sont dans un état vraiment dé...