Extrait du journal

entendîmes des voix et des pas sur la véranda ; nous regardâmes. Je n’ai pas besoin de di.ece que nous vîmes : de terribles paroles sor irent des lèvres de — O Dieu ! ô Dieu ! m’écriai -je pendant qu Henri s’arrêtait dominé par l’excès de son agitation ; ô Dieu de miséricorde ! ma punition est plus grande que je ne puis la supporter .’ Henri continua : —Je ne sais ce qui m’inspira d’agir comme je le fis. Je fermai la porte en dedans, et m’élançant do ma fenêtre sur la véranda, puis de là sur le bord du torrent, je vis d’un coup-d’œil le résultat sans espoir do ce qui était arrivé. Je me sentis glacé de terreur pour vous... — Plût à Dieu ! m’écriai-je d’une voix si déchi rante et si haute, qu’Henri épouvanté mit sa main sur ma bouche ; plût à Dieu ! répétai-je plus bas , que vous eussiez alors proclamé devant tous ce que j’avais fait ! plût à Dieu que vous m’eussiez traînée en présence de in >n oncle et dénoncée comme... — Taisez-vous , Ellcn , calmez-vous, et écoutcznioi. Je retournai précipitamnu ni dans ma chambre; je trouvai Tracy pâle d’horreur, et quand je lui eus dit que l’enfant était morte, elle se tordit les mains en criant encore que vous l’avl z tuée, — que vous l’aviez assassinée. Ma rage devint alors si effroyable, qu’elle l’emporta sur la sienne. Vous savez, bêlas! vous savez avec quel emportement je m'abandonne à ma colère; mais elle dut être humble ce jour-là, car cette indomptable femme, douée do nerfs de fer, tremblait connue la feuille devant moi. Je la forçai de me promettre qti-, si vous no vous accusiez point vous-même, elle ne révélerait jamais ce qu’elle avait vu, et ne ferait jamais connaître d’aucune manière qu’elle eût été à Élmsloy ce jour-là. Je la fis sortir secrètement de la maison, et fis à mon domestique la défense la plus sévère do dire à personne qu'ello...