Extrait du journal

Toulouse, 3? Septembre» Le* nouvelles de Kirchberg, reçues aujourd’hui, sont du 13 septembre. A cette date, l’état de Henri de France était en voie d'amélioration. Les crises nerveuses avaient complètement cessé ; les nuits étaient calmes et bonnes , tout faisait prévoir aux médecins du prince un entier et prompt rétablissement. L’auguste fille de Louis XVI était de retour à Kirchberg, des eaux de Tœplitz, dont elle s’est parfaitement bien trouvée, et qui ont rétabli pour longtemps, nous l’espé rons , une si précieuse santé. Voici ce qu'on écrit à la France sous cette même date du 13 septembre : ol/élat de Mgr le duc de Bordeaux continue à s’améliorer de jour en jour d'une manière remarquable. L’appareil qui tient la jambe immobile a été encore perfectionné, de sorte que le prince est moins gêné. Les nuits sont bonnes ; les journées sont aussi plus calmes. Monseigneur a l’air si gai. son visage est tellement bon, qu'on dirait qu’il ne souffre plus. Les médecins pensent que le temps approche où il sera permis d’enlever l’appareil, et tout doit nous faire croire que la guérison sera parfaite. » Nous lisons aussi dans la F rance : « A l’heure qu’il es1, la France entière est rassurée sur l'état de M. le duc de Bordeaux ; mais que de larmes ont coulé, que d’angoisses, que de terreurs se sont manifestées pendant cette longue incertitude. Les bureaux des feuilles royalistes étaient envahis par une foule impatiente et troublée. Il y a des villes entières où tous les visages étaient paies, mornes et dé composés. Aucun souverain, sur son trône et dans tout l’éclat de sa puissance, n'entendit élever vers le ciel plus de prières ferventes. Nulle part il n’y avait d’indifférents. M le duc de Bordeaux a eu pour lui, dans cette circonstance , l'unanimité des voix. Une expression de douleur s’est rencontrée dans dans toutes les feuilles indépendantes. Quant à celles qui, pour flatter le pouvoir, ont tenu une autre conduite , l’esprit public a fait justice des espérances coupables dont elles se sont ren dues l’écho. Nous trouvons, dans on recueil consacré à la litté rature et aux arls (la France littéraire), l’expression de ce sentiment, et nous le consignons dans la France avec plaisir : « Notre époque est celle des catastrophes providentielles et des graves et mystérieux enseignements. Nous n’en avons eu que trop d'exemples depuis plus de onze ans, et tout à l'heure, quels bruits sinistres se renvoient les échos de Kirchberg et de Paris ! Là , le due de Bordeaux est renversé avec son cheval et dangereusement Idessé, le 28 juillet , jour anniversaire de celui où le trône s’écroula sous son auguste aïeul ; ici, un infâme attentat est dirigé contre le due d’Aumale, le jour même où il rentre à la tète d'une de nos braves légions d'Afrique. Au récit d'un tel malheur et d'un tel crime , le seul sentiment de l’humanité doit s’éveiller dans tous les cœurs ; toute opiuion doit...