Extrait du journal

Les premières notes d’une tristesse douce comme, la brise du soir qui passait toute embaumée du parfum des jasmins, s'envolèrent avec elle; puis, quelques sons,douloureuses dissonances montèrentcomme l’appel d’un cœur tourmenté; mais la nuit ne leur répondit pas et le rayon de lune sembla les apaiser en rendant un instant A la mélodie sa vague tristesse. Mais graduellement la plainte s’éleva et grossit jusqu'au cri de révolte d’une âme angoissée, qui demande le pourquoi de sa souffrance ; chaque note vibrait, sous les doigts tremblants de la main qui frappait, et cette mélodie harmonieuse et poignante comme un chant de cygne, était entrecoupée d’accords dissonant où la douleur avait mis sa sombre harmonie. Seulament ses sanglots s'étouffèrent, l’orage de la passion so calma, la note résignée résonna sous les pleurs, et s’affaiblissant peu â peu. la mélodie s’éteignit comme elle était née, par un murmure qui demandait pourquoi? L’interrogation vibra longtemps encore; aucune voix ne lui répondit Et l’enfant jouait sans cesse, écoutant les paroles que son cœur mêlait tout bas à la musique : « Pourquoi ne revient-il pas, mon amour? Pourquoi ceux auxquels monôme s’attache, se détournentils! Pourquoi a-t-il jadis repoussé mon amour? pourquoi me méconnaît-il !... Oh! Seigneur, celui que j’aime s’en va sans un mot d’adieu ; son soleil va briller sur une terre étrangère ; son cœur battra pour d’autres cœurs; jusqu’alors, mon courage, soutenu par une lueur d’espérance n’a pas faibli; mais ne chancellera-t-il pas durant une longue absence sans espoir? Ce cœur ardent, où l’amour déborde, pourra-t-il, avec son désir sans cesse inassouvi, et sans cesse...