Extrait du journal

La discipline républicaine, qui vient de s'affirmer une fuis de plus d’une manière éclatante dans le département de Seine-et Oise, trouble et chagrine les royalistes. Les journaux monarchiques spéculaient déjà sur les prétendues divisions du parti démocratique; déjà ils se félicitaient de la candidature « radicale » de M. Albert Joly, qui, à les en croire, était chose décidée. Le choix de M. Sénard, qui enlève tout prétexte à l’évocation du spectre rouge, le seul argument qu’ait encore trouvé l'ordre moral, a déconcerté profondément ces agents de révolution qu’on est convenu d’appeler aujourd’hui les conservateurs. Aussi, malgré la belle lettre que nous publions plus loin et dans laquelle M. Joly annonce son désistement, il se trouve des feuilles qui poussent la bonne foi jusqu’à prétendre que l'accord des républicains de Seine-et-Oise n’est rien moins qu’un fait accompli. Laissons les dire : l'entente est fuite, et ce no sont pas les fallacieuses provocations des ennemis de la République .qui la déferont; elles ne pourront, au contraire, que la fortifier. Rien ne saurait être plus propre, en effet, à montrer aux républicains que l’union, la modération et la prudence «ont plus nécessaires que jamais. Comme la France le dit très bien en parlant du choix do M. Sénard, un parti qui sait se modérer devient un parti de gouvernement....