Extrait du journal

Trois jours seulement nous séparent du scrutin pour les élections municipales, et à peine connaît-on aux vingt candidats démocratiques dont nous publions les noms, cinq ou six concurrents. Encore la moitié de ces concurrents n’est-elle pas plus rapprochée de la faveur administrative que nos candidats. C’est de la part des « conservateurs libéraux dynastiques » plus d’abnégation, plus de renoncement, d'effacement, que nous n’en avions attendu. Pourquoi ne pas avoir répondu au chaleureux appel du Journal de Bordeaux? Sans doute, la victoire n’était pas possible; sans doute, à une ville justement blessée de mesures politiques qui ont eu pour effet d’envoyer à la Chambre, en son nom, un député auquel elle n’avait pas donné le tiers de ses suffrages ; à une ville qui, par vingtneuf mille voix de majorité aux deux tours de scrutin, a manifesté ses aspirations libérales, et témoigné qu’elle ne séparait pas la cause de l’ordre, de la sécurité, de l’économie, de la cause de la liberté; à la ville de Bordeaux, qui, malgré l’annexion imprévue de 75,000 électeurs ruraux, les 23 mai et 7 juin a envoyé à la Chambre MM. Jules Simon et Amédée Larrieu, — il n’était pas possible de venir demander, les 10 et 11 juillet, d’envoyer au Conseil municipal des candidats plus ou moins imprégnés des senteurs préfectorales^ La préfecture était dans l’obligation morale, presque dans la nécessité maté ridelle de s’abstenir. Quel citoyen malavisé aurait accepté ses affiches aiglonnes ? Mais enfin, en dehors de la préfecture, il y a probellement ces groupes de « conservateurs libéraux -dynastiques » signalés, excités, stimulés par le Journal de Bordeaux. On les appelle, on les désire... personnel L’élection y perdra en animation, sinon en résultats heureux et nous le regrettons,parce que l’animation, c’est à dire la contradiction, la lutte sont toujours profitables au bien public. Combattus, les candidats démocratiques auraient triomphé aussi sûrement et peut être plus utilement....