Extrait du journal

Le projet de loi sur ce que le parti clérical appelle la liberté de l’enseignement supérieur est revenu hier devant l’Assemblée nationale. On cousait notre opinion sur cette question ; les longues discussions auxquelles elle a donné lieu soit au sein de la Chambre, soit dans la presse et dans les écrite des hommes spéciaux, n’ont fait que nous confirmer dans notre manière de voir. Ce n'est pas une loi de liberté que celle qui aura pour résultat de rendre entore plus grande la choquante inégalité qui existe entre les associations laïques, à peine tolérées, et la toute-puissance corporation des jésuites. Ce n’est pas une loi d’enseignement supérieur que celle qui est fatalement destinée à produire un déplorable abaissement des études. L’Assemblée n’avait pas reçu mandat de légiférer sur un aussi grave sujet, qui, eu d’autres temps, aurait amplement suffi à défrayer la lutte des par lis dans des élections générales, et ce n’est pas à la veille de la dissolution qu'elle peut avoir tout le calme qui serait nécessaire pour aborder un tel débat. La loi qu’on va voter aura été, on peut le dire, obtenue par surprise, et ce n’est pas ce qui lui donnera l’autorité qui seule fonde les œuvres durables....