Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR Une douloureuse nouvelle nous est transmise par le télégraphe : à la suite d’une grève des ouvriers mineurs qui s’est déclarée dans l’Aveyron, des troubles ont eu lieu et le sang a coulé. Si l’on s’en rapporte à la dépêche, la responsabilité devrait retomber tout entière sur les grévistes, qui se seraient portés à de déplorables voies de fait. Après avoir blessé le sous-préfet et un substitut, les ouvriers auraient incendié le magasin général des marchandises. La troupe aurait été obligée de faire usage de ses armes : on annonce dix morts et plusieurs- blessés. Avant de porter un jugement sur ces tristes faits, il est bon d’attendre que des informations plus détaillées permettent d’apprécier les causes du mouvement, l’attitude respective des émeutiers, des autorités et de la troupe. Quoi qu’il en soit, le sang français a coulé, et ce malheur est irréparable. Il semble qu’elles soient maudites, ces armes perfectionnées, qui n’ont jusqu’à ce jour triomphé que d’amis ou de frères, et dont les merveilles ont toujours été désastreuses l...