Extrait du journal

La question coloniale a une grande importance, surtout lorsque, sous la parole de M. Jules Favre, elle devient une question de souveraineté nationale et de justice politique. Mais, dans la période que nous traversons, tout doit céder le pas devant les discussions qui intéressent la pratique du suffrage universel à l’intérieur de la France. A ce point de vue, dans l’intervalle des trois séances consacrées à l’Algérie et aux colonies, nous avons assisté k des débats qui peuvent servir k préciser notre situation actuelle. 11 y a eu d’abord la validation sans discussion de l’élection de, M. Kouxin, laquelle nous a prouvé qu'il existe dans la Chambre un vieux levain d’ancien régime toujours prêt à sa réchauffer et à se redresser. Le refus d’attendre huit jours une protestation dont la gravité était attestée par plusieurs députés, u’est-il pas, en effet, un acte qui rappelle les plus beaux jours de M. de Forcade? Ah ! la majorité d’autrefois n’est pas morte, il s’en faut de beaucoup; et ceux de ses membres qui s’efforcent de dépouiller le vieil homme n’y parviennent que. très difficilement. En revanche, avec quelle joie et avec quel entrain ils reprennent leurs anciennes allures, répondant par des : Allons donc! bien accentués aux réclamations de la gauche et du centre gauche !...