Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR Nos correspondances de New-York, en qualifiant la politique de M. Johnson, ont affaibli plutôt qu’exagéré l’impression généralement produite par la nouvelle attitude du président. Il n’y a plus à en douter, écrit-on à l’Agence Bullier : le président est ostensiblement du côté du Sud. On craint tout de lui, jusqu’à un coup d’Etat, une révolution ou une collision sanglante. Un incident caractéristique vient de fournir la preuve de ses dispositions. Deux candidats sont en présence pour le gouvernement du Connecticut; l’un est le brave général Hurley,qui, parti simple enrôlé volontaire, a conquis tous ses brades pendant la guerre civile ; l’autre est un conservateur esclavagiste, et le président s’est publiquement prononcé en sa faveur. Enfin, dernière et décisive démonstration, l’ancien gênérarissime des armées confédérées, Robert Lee, vient de déclarer que tous les habitants des Etats du Sud avaient une profonde confiance en M. Jonhson et étaient disposés à le seconder dans ses plans de reconstitution. Il est bien naturel que les républicains et les patriotes se défient d’une politique qui plaît tant à leurs anciens et mortels ennemis. C’est encore une question de savoir si le bill relatif aux droits civils sera maintenu par le Congrès. Cependant, plusieurs membres, disposés d’abord à des transactions pour éviter de regrettables conflits, comprendront cette -fois qu’ils ont à remplir un devoir essentiel de justice, et que les considérations de personne doivent s’effacer devant les obligations de la conscience....