Extrait du journal

Nous avons fuit connaître lescominenceinenls de la grève qui a éclaté à Rivedo-tiier. L'intervention des politiciens a produit les fruits qu’on devait en attendre : les efforts des gens bien intentionnés pourarriverà uneententedes parties ont échoué contre la consigne formulée par les députés socialistes dans leurs discours : « Résistez, la victoire vous restera. » La question, aujourd'hui, n’est plus seulement entre les patrons et les Syndicats, elle s’est transformée, et a mis en présence les ouvriers syndiqués et les ouvriers non syndiqués. Des négociations avaient été entamées entre les deux groupes au sujet de la reprise du travail, mais elles viennent d’être rompues brusquement, et de cette rupture est née une agitation tumultueuse qui a motivé l’intervention de la gendarmerie afin de protéger la sortie des ateliers où l’on avait repris le travail. Est-il besoin d’ajouter que la principale bande des manifestants avait à sa tète non pas un ouvrier, mais un politicien, M. QuayCendrc, rédacteur d’une feuille socialiste lyonnaise, achetée récemment par M. de Morès. En présence de celte agitation croissante, le préfet a dû interdire plusieurs réunions publiques annoncées, et l’on annonce l’arrivée à Rivc-de-Uier d’un escadron de dragons pour parer aux événements. Comme on le voit, la nouvelle phase où vient d’entrer la grève est plus inquiétante et plus fâcheuse entore que la première. C’est là évidemment qu’en voulaient venir les agitateurs professionnels; mais si l’on se demande quel profit les ouvriers tireront en fin de compte de cette campagne, on peut être certain qu’ils seront maigres....