Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR Nous n’avons aujourd’hui à publier au4* cun document important sur les affaires allemandes. On a lu hier le texte complet de la dépêche adressée le 7 avril au comte Karolyi, ambassadeur à Berlin, par M. de Mensdorf, ministre des affaires étrangères du gouvernement autrichien. Quelques journaux avaient prétendu en parlant de cette dépêche que pour adoucir l’irritation causée par elle, le cabinet de Vienne avait envoyé sous la date du 9 une communication atténuante. Nos lecteurs savent déjà que l’assertion était inexacte. Aujourd’hui, notre service télégraphique privé, analysant la réponse faite par la Prusse à la dépêche du 7 avril, nous apprend que le cabinet de Berlin se refuse à révoquer les mesures militaires adoptées pendant la dernière quinzaine. Selon M. de Bismark, l’Autriche ayant armé la première doit être la première à reprendre le pied de paix. On comprend que sur ce terrain, où les deux adversaires peuvent indéfiniment se renvoyer l’un à l’autre l’accusation d’avoir pris l’initiative des mesures agressives, la polémique ne saurait aboutir à rien, sinon à irriter les parties. Aussi, ce qui préoccupe les journaux allemands,- c’est beaucoup moins les péripéties de la querelle diplomatique austro-prussienne que l’impénétrable neutralité dont la France se cuirasse, pour parler comme une feuille viennoise. Cette feuille essaie de calmer ses inquiétudes en disant : « Nous trouvons quelque consolation à ce que la France n’ait aucun intérêt réel à faire glisser entre les mains de la Prusse la domination sur l’Europe centrale, et à la Russie la domination sur l’Orient. La coalition des deux puissances du Nord, agrandies et rehaussées, serait encore plus dangereuse pour la France dans l’avenir que la coalition à trois embarrassée par une foule d’antagonismes. »...