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La Gironde, 24 janvier 1875

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La Gironde
24 janvier 1875


Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR Cent une belle chose que cette «politique à ciel ouvert, » dont M. de Carayon-latour faisait l’éloge avant hier, au nom de Pextrême droite. Varier nettement, franchement et sans ambages, et agir de même, repousser tontes les équivoques et arracher tous les masques, se refuser aux compromis, aux solutions louches, aux Intrigues tortueuses, rien, en vérité, n’est plus digne d'un parti qui se respecte. Mais les légitimistes outils ils bien le droit de revendiquer pour eux le monopole de la loyauté? Leur conduite a t elle toujours eu cette rectitude et cette droiture dont ils s'honorent? 11 ouille de rappeler leurs votes du 24 mai et du 20 novembre, pour montrer que les restrictions mentales leur sont aussi familières qu’à leurs anciens alliés du centre droit. Lorsque, le 24 mal, ils ont aidé M. de Broglie ?i renverser l’illustre M. Thiers, ont-ils hautement proclamé leur intention de restaurer la royauté héréditaire? Pas le moins du monde. L'ordre du jour motivé qui a été voté par 1» majorité portait expressément, au contraire que « la forme du gouvernement n'était pus mise en discussion. > Lorsqu*, le 20 novembre] les mômes légitimistes ont vu le môme M. de Broglie instituer le septennat, tout le monde a dû croire qu’ils fermaient la porte à la monarchie pendant sept ans. Peut on loyalement.au moment môme où l’on décide que le maréchal do Mac-Mahon présidera la République jusqu’en 1880, se réii-rver le droit de le chasser de la maison au premier jour et d’y introduire le roi? C’est là cependant ce que soutenait avant-hier M. de Carayon-Lntour; c'est ce qu'ont soutenu également, dans la séance d’hier, MM. Lucien Brun et du Temple....
La Gironde (1853-1935)

À propos

La Gironde est un quotidien régional fondé en 1853 par Haussmann, alors préfet de la Gironde, et grâce à l’appui Théodore-Casimir Delamarre, propriétaire de La Patrie. Racheté quelques mois plus tard par Gustave Gounouilhou, le journal devient à partir de 1857 anti-gouvernemental, opposé à Napoléon III. Modéré, il devient ainsi une force d’opposition républicaine et régionale, et un produit culturel de large consommation, au point d’être suspendu de deux mois en 1864 et poursuivi en 1869. Il sera remplacé par La Petite Gironde.

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