Extrait du journal

Le discours impérial. - Nous n’avons pas (le longues réflexions à présenter au sujet du discours que l’Empereur vient de prononcer dans la salle des Etats. On avait annoncé ce discours comme devant indiquer le sens exact et précis du plébiscite, comme devant fournir une interprédation complète et définitive du vote du 8 mai. Les nouvellistes en seront pour leurs frais d’imagination, et quiconque avait pris au sérieux leurs renseignements, éprouvera une déception très grande en lisant les paroles impériales. Nous ne disons pas cela à titre de critique ; nous le dirions plutôt à titre d eluge. nu ne retrouve dans le discours que nos lecteurs couuaissciitdepuis avant-hier aucune de ces formules prétentieuses et à grand effet spis faisaient naguère le principal ornement de l’éloquence impériale. L’Empereur semble avoir renoncé, à la surface du moins, à se poser en arbitre suprême et à rédiger de solennel.' lieux communs en style d’oracle. Il lie parle presque pas de lui, il ne nomme pas son fils, il se permet à peine une allusion à sa dynastie. Le pouvoir personnel n’est pas mort, tant s’en faut ; nous croyons avoir démontré ici même qu’il venait de se rajeunir et de reprendre des forces; mais il est certain que, pour le moment, il juge opportun et utile de parler d’un ton doux et d’adopter une attitude modeste. Le fait est trop visible pour que nous puissions nous abstenir de le constater ; cela ne veut pas dire qu’il faille s'y lier plus que de raison....