Extrait du journal
BULLETIN DU J OU K Après uno gestation qui parait avoir ôté laborieuse, le ministère « résolument conservateur » •st venu au inonde hier, à uno heure assez avancée du la soirée. Sa composition achèvera d’édifier le pays sur la houleuse alliance conclue entre les royalistes et les bonapartistes. Ceux-ci ont obtenu un portefeuille important, celui dos limanmes, qui est échu à M. Magrn-, célèbre par les emprunts nombreux qu’il contracta sous l’empire pour autre chose que la libération nationale ; ils ont, de plus, fait écarter du cabinet M. le duc d Audifîrét-Pasquior, pour ses discours sur les marchés antérieurs au A septembre et sur la dilapidation dos arsenaux. J»es autres portefeuilles ont été répartis entre le centra droit, qui s’est, fait la part nu lion nn s’en adjugeant quatre, et la droite qui en a deux. Mais la répartition a été faite d’un étrange façon. Si l’on comprend la présence de M. do Broglie aux allai vos étrangères, de M. Ernoul à la justice et de M. Desoilligny aux travaux publics, on ne s’explique guère pourquoi M. Batbie, l’momie de combat, a été placé au pacifique ministère de l'instruction publique, tandis que M. Beulé, qui est un archéologue, a été mis au poste le plus belliqueux, à l’intérieur. 11 faut, de plus, remarquer que la plupart, des nouveaux ministres sont dos personnalités insignifiantes, effarées, sans grande autorité sur la Chambre, ce qui donne à penser que, derrière ce cabinet comme derrière M. Mac-Mahon, il existe des influences dirigeantes, mais anonymes, qui se chargent de i>oussev le cabinet dans la voie réactionnaire sauve porter la responsabilité. Ou ne saurait admettre, sans cela, que la droite extrême eût consenti à n’haro pas représentée et à laisser le pouvoir entre les mains d’un ministère de couleur fortement orléaniste. Peut-être aussi les habiles ont ils été effrayés de la rude tâche qui incombe à la coalition; avant de paraître, ils veulent voir comment tournera le vent dans le gays et dans l’Assemblée, car succéder à M....
À propos
La Gironde est un quotidien régional fondé en 1853 par Haussmann, alors préfet de la Gironde, et grâce à l’appui Théodore-Casimir Delamarre, propriétaire de La Patrie. Racheté quelques mois plus tard par Gustave Gounouilhou, le journal devient à partir de 1857 anti-gouvernemental, opposé à Napoléon III. Modéré, il devient ainsi une force d’opposition républicaine et régionale, et un produit culturel de large consommation, au point d’être suspendu de deux mois en 1864 et poursuivi en 1869. Il sera remplacé par La Petite Gironde.
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