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La Gironde, 30 avril 1866

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La Gironde
30 avril 1866


Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR Ce n’est pas encore le canon qui tonne ; mais les affilas sont en place et les artilleurs à leur poste. L’attention du lecteur n’a pas besoin d’être excitée pour se porter sur nos dernières- dépêches et les renseignements de provenance diverse que nous réunissons sous le titre les bruits de guerre. Jamais ce titre n’a été si justifié qu’aujourd'hui. A chaque ligue, 011 entend le choc des armes. Nos dernières dépêches ôtent tout intérêt aux bavardages ridicules et fatigants du Constitutionnel et du Pays. On a mieux à faire que de recevoir les confidences de M. Boni l’ace quand M. de Lam armera lui-même entre en scène. M. Boniface, rentre d’ailleurs, dans les coulisses de la façon la plus piteuse et plus grotesque. 11 s’essoufflait hier à certifier que l’Italie n’armait ni n’armerait, et il invitait l’Autriche à retirer ses troupes de Vénétie parce que leur présence y était sans objet. A ce moment précis, un télégramme de Florence lui coupe la parole et nous transmet l’analyse d’une circulaire envoyée aux agents italiens par le président du Conseil. Dans cette dépêche, il est dit que l’Italie n’avait pris en effet jusqu’à ce jour que des mesures de précaution en vue des éventualités de guerre, mais que les concentrations de troupes autrichiennes sur sa frontière nord l’obligent à accroître sans retard ses forces de terre et de mer. On annonce en même temps qu’un décret royal va ordonner la mise de l’armée sur pied de guerre. D’autre part, on mande, de Berlin que l’attitude de l’Autriche en face de l’Italie doit suffire à empêcher la Prusse de désarmer. Enfin, le gouvernement autrichien paraît être à bout de concessions, et le langage très agressif d’un de ses organes officieux, la Presse de Vienne, témoigne qu’il 11e se résignera pas volontiers à désarmer vis à vis de l’Italie, comme il avait proposé de le faire vis à vis de la Prusse. A Vienne, Florence et Berlin, les conseils de ministres ont cédé la place aux entretiens intimes des trouverai us avec leurs généraux. La paix, saïs doute, peut encore se maintenir ; mais, de toute évidence, la guerre est fort probable, sinon inévitable. La Bourse, malgré les assurances réitérées du Constitutionnel, eu avait depuis huit jours le pressentiment. L’affaissement du marché est extrême, et les nouvelles de ce matin ne sont pas de nature à le relever. Hier, l’Italien était au dessous de 50, les lettres d’affaires venues d’Allemagne ou d’Isalie marquaient toutes une afrtfgea'nte stagnation. La circulation du papier de ces pays devenait impossible ; on s’attendait, à Florence, à un décret rendant obligatoire le cours forcé des billets de banque. politiquement et financièrement, la situation e.'t donc aussi tendue que possible....
La Gironde (1853-1935)

À propos

La Gironde est un quotidien régional fondé en 1853 par Haussmann, alors préfet de la Gironde, et grâce à l’appui Théodore-Casimir Delamarre, propriétaire de La Patrie. Racheté quelques mois plus tard par Gustave Gounouilhou, le journal devient à partir de 1857 anti-gouvernemental, opposé à Napoléon III. Modéré, il devient ainsi une force d’opposition républicaine et régionale, et un produit culturel de large consommation, au point d’être suspendu de deux mois en 1864 et poursuivi en 1869. Il sera remplacé par La Petite Gironde.

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