Extrait du journal

BULLETIN DU JOUR La seconde délibération sur les loi» constitutionnelles s'est ouverte hier au sein de l'Assemblée nationale. Dès le premier jour, M. Lnboulaye, dans un admirable discours qui restera peut-être le plus grand honneur de sa vio parlementaire, a donné h ce solennel débat tonte l’ampleur et toute Vélévation qu’il comportait. Les gauches s'étaient entendues pour laisser au centre gauche la direction do débat, et M. Labouliye était particulièrement désigné, pour prendre la parole. Ce ferme et lumineux esprit a été rarement index inspiré. Il s’est acquitté de sa tâche avec une force de raison, une puissance do dialectique, une persuasion de langage qui ont captivé la Chambre tout entière, et qui ont produit une profonde impression sur la droite elle-même. Il a montré, avec un tact exquis, la nécessité qui s’impose à l’Assemblée do faire sortir le pays du provisoire et l’impossibilité où elle se trouve do donner une solution monarchique 2i la question constitutionnelle. Reste donc la République à organiser sérieusement, à moins qu’on ne veuille exposer la Franco h de nouvelles aventures, et, qui pis est, lu livrer sans défense aux aventuriers. Telle est l’idée générale que l’orateur a développée avec un art achevé, en passant successivement en revue les djll’éreintes formes de gouvernement sur’lesquelles se disputent les partis : il lia a rien oublié, et il n’a dit que ce qu’il fallait dire. 11 y a eu autant d’habileté que de chaleureuse éloquence dans ce discours, qui est d’une contexture si solide. M. Laboulaye, en un mot, a été hier le digne interprète de la Franco libérale. Malheureusement, l'excellent effet qu’il avait produit a été détruit en partie par M. Louis Blanc....