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La Grande Revue, 25 novembre 1909

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La Grande Revue
25 novembre 1909


Extrait du journal

Sous le sombre ciel de neige les engins de pêche gisaient çà et là sur la plage, pareils à une troupe d’oiseaux de mer. Tout auteur, la mer grise, qui se perdait en brouillard neigeux. Les petites baraques des pêcheurs sur les rôts et les rochers semblaient des mottes, d’où montait un panache de fumée que le vent d’ouest balayait. Dans les passes, un bruit croissant s’élevait des bateaux revenus des bancs avec le butin de la journée ; les uns jetaient le poisson sur la roche, les autres restaient près de l’estacade et vendaient, ou formaient un essaim autour des navires de commerce, à l’ancre plus loin dans les passes plus larges. De nouveaux bateaux arrivèrent bon train venant de la mer, les voiles lourdes de neige, et au-dessus d'eux se pressaient de grands troupeaux de mouettes et de guillemots qui criaient et souvent disparaissaient dans le brouillard neigeux. Lorsque le bateau approchait, les hommes d’équipage semblaient des trôles fantastiques, car l’eau de mer et les tourbillons de neige s’étaient glacés sur leurs vêtements, dans leurs barbes et leurs sourcils....
La Grande Revue (1898-1940)

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