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La Greffe générale, 1 février 1918

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La Greffe générale
1 février 1918


Extrait du journal

Midi... Je pénètre dans la cour d’honneur du palais de la rue Saint-Jacques. Le garde du corps de l’entrée principale me laisse passer sans trop de difficultés, lorsqu’il est enfin persuadé que je ne suis ni un anar chiste ni un espion, et je me dirige tout de suite vers le pavillon particulier du Prince. L’illustre victime de mon indiscrétion me reçoit dans une vaste salle meublée très simplement et ingénieusement aménagée de façon à servir à la fois de chambre à coucher, de salle à manger et de cabinet de travail. Ami avant tout de la simplicité, et animé d’un esprit essentiellement démo cratique, Népomucène XXII a voulu faire de sa résidence une sorte de Maison Com mune (ou Communiste...) où triomphe le principe égalitaire. Aucun luxe, le mini mum de confort, le strict nécessaire. Le Prince des Amochés mange, boit, dort, au milieu de toute sa cour, bannissant de sa table et de son lit l’étiquette et la tradition surannées de ses aïeux. D’accortes servantes vêtues de bleu-vague — le Prince est un féministe convaincu... — emportent les reliefs du déjeuner. Je note au hasard le menu du jour : bœuf gros sel, pommes gros sel, riz au gras, choux au...

À propos

La Greffe générale, ou l'« organe des blessés de la face », était un journal rédigé par des patients de l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris pendant la Première Guerre mondiale. Ce journal éphémère, dont huit numéros existent, parut entre décembre 1917 et juillet 1918.

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Données de classification
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