Extrait du journal

Ce savant qui, à douze ans, tout seul, avec des barres et des ronds, découvrait la géométrie jusqu’à la trente-deuxième proposition d’Euclic, avant que son père, qui craignait qu’il ne sc détournât trop tôt de l’étude du latin, ne consentit à lui laisser lire des livres de science, cet effrayant génie qui, en mathématique comme en physique, devait reculer les limites des connaissances de son temps, s’aperçut bientôt de la vanité de ce qui n’est qu’humain, et, s’il traversa la philosophie, l’éclairant des lueurs pénétrantes de son intelligence souveraine, ce ne fut que pour « estimer que toute la philosophie ne valait pas une heure de peine », tant il s’était décidément dégagé, non seulement des « grandeurs charnelles », mais encore des « spirituelles » elles-mêmes. « Dieu lui suffisait ». Il s’était rendu compte que « la distance infinie des corps aux esprits figure la distance infiniment plus infinie des esprits à la charité, car elle est surnaturelle. »...