Extrait du journal

Fortune singulière, un peu mélancolique. Cet homme était, il y a trente ans, l’un des plus en vue des hommes politiques. nouveaux. Il a présidé la Chambre et l’on sait peutêtre encore que son attitude, lors de l’attentai de Vaillant, fut, sur le moment, justement célèbre. A trois reprises il a été le clics du gouvernement dans des circonstances qui ne laissaient pas d’être délicates. Sans l'opposition de M. Clemenceau, il fut peut-être, au lendemain de la mort de Félix Faure, devenu président de la République. Après quoi, durant près de vingt-cinq ans, il n’a plus eu qu’une vie effacée. Il a vu pendant ce temps, les hommes de sa génération, M. Poincaré, M. Barthou par exemple jouer un rôle considérable ; il a vu revenir aux affaires des hommes comme Bouvier et Clemenceau qu’il pouvait en croire écartés. On ne paraît pas avoir plongé, pendant la guerre, à le faire entrer dans un cabinet comme ministre sans portefeuille, comme on le fit pour M. de Freycinet ou M. Ccmbes. Il semble que tout le monde ait été d’accord pour considérer qu’a partir de 1899 sa lâche était terminée. Se survivre ainsi à soi-même pendant un quart de siècle ne doit pas laisser d’être dur.»...