Extrait du journal

MM. de Broglie et de Fourtou s’imaginaient que la Chambre une fois dissoute , il n’y aurait plus en face d’eux qu’un peuple de simples particuliers contre lesquels on pourrait à loisir déchaîner le zèle des fonctionnaires et que l’on réduirait, moitié par intimidation, moitié par séduction , à plébisciter selon les vœux du maréchal. Quelques journaux poursuivis et condamnés, la vente sur la voie publique enlevée aux veuilles républicaines, les cercles libéraux fermés, le vide pneumatique fait avec art devant la bouche des orateurs, les organes ministériels répandus , prodigués gratis, les faveurs et les fonctions promises ou distribuées avec sagacité, le spectre rouge empaillé à neuf et solennellement promené dans les campagnes; au besoin même, quelques-uns des ancien^ députés appréhendés au collet, en pleine réunion publique ou privée, par les gendarmes do l’endroit, tout cela largement, profusémont et constitutionnettement pratiqué; tout cela, dis-je , semblait promettre à MM. de Broglie et de Fourtou les plus délectables résultats électoraux....