Extrait du journal

les particuliers ont mené à bien des initiatives sociales, l’Etat doit rendre universelles et obligatoires les institutions qu’ils ont créées. Ainsi entend-on en user pour les allocations familiales, de même qu’on rattache les assurances sociales aux efforts déjà anciens de la mutualité. Cette conception ne nous paraît nullement répréhensible en ce qu’elle généralise l’accomplissement du devoir social. Les caisses d’allocations familiales, en particulier, poursuivent depuis leur création une propagande active pour multiplier le nombre de leurs adhérents et bénéficiaires ; elles y réussissent, comme l’ont montré une fois de plus les rapports présentés la semaine dernière au Congrès de Tours. Rappelons que l’effectif des travailleurs intéressés à l’institution a atteint, en 1928, 4.171.000 et que le total des allocations réparties a dépassé, en 1928, 1.510 millions de francs, sans que, bien entendu, il en coûte rien à l'Etat. Que, si on recherche les raisons de ce remarquable succès, on trouvera certainement la principale dans le fait que les animateurs du mouvement n’ont procédé ni par constructions grandioses ni par simples proclamations de principes, mais par réalisations prudentes et progressives, inspirées des besoins reconnus par l’expérience et calculés en fonction des possibilités de l’économie. C’est la méthode exactement opposée à celle que de coûteuses expériences nous montrent suivie par l'Etat et c’est pourquoi l’intervention de celui-ci, quand elle dépasse le simple contrôle, engendre régulièrement des difficultés et des frais supplémentaires et, pour finir, la stagnation....