Extrait du journal

Le moment est, à vrai dire, fort délicat. D’une fausse manoeuvre de détail ou d’une parole inopportune, intervenant à l’heure actuelle, peut dépendre, non pas, certes, le résultat général de notre effort, — car l’opinion française ne permettrait pas un abandon ou un demi-abandon — mais l’obligation où nous serions, pour faire céder l’Allemagne, de prolonger cet effort au delà du terme qu’une politique efficace permettrait d’apercevoir. Avec le désir d’aller trop vite ou, au contraire, en marquant trop de raideur, on risquerait d’avoir à dépenser plus de forces et plus de millions. Car il est bien évident qu’au delà des formules éphémères et des équilibres provisoires, un seul fait nouveau modifiera essentiellement le jeu que nous avons subi depuis trois ans : ce fait, ce sera la volonté de l’Allemagne de payer....