PRÉCÉDENT

La Lanterne, 1 janvier 1893

SUIVANT

URL invalide

La Lanterne
1 janvier 1893


Extrait du journal

Malgré lui cette lettre du camp lui revenait par la tête. Il y avait un fait brutal : Pouraille, de Poigne et Brulard allaient partir. Il ne les reverrait peut-être plus. Pouraille, son vieux camarade de Metz, qui avait occupé la moitié de sa tente pendant trois mois, avec lequel il avait partagé sa dernière tablette de bouillon, sa dernière boîte de conserve ; pauvre Pouraille, avec son torse d'hercule, était-il difficile à nourrir 1. Et de Poigne, ce jeune saintcyrien qu'il avait vu arriver imberbe au régiment, qu'il avait formé, dressé et amené en moins de sept ans à la conquête de deux épaulettes !. Et Brulard, un vieux lieutenant blanchi sous le harnais, décoré, médaillé, un type de serviteur comme on n'en fait plus, exact, fanatique, adorant son métier; un de ces hommes modestes qu'on trouve toujours là, et qui sans bruit font à eux seuls toute la besogne d'un escadron. Devait-il être heureux de se voir enfin capitaine ! Pour lui c'était son bâton de maréchal. Certes, Parabère aurait été bien heureux de les féliciter tous trois, de leur serrer la main et de leur donner de tout cœur l'accolade fraternelle ; mais, il était en congé) un petit congé de trentejours!....

À propos

Le quotidien La Lanterne fut lancé le 21 avril 1877 à Paris par Eugène Mayer – alors coulissier à la Bourse – avec le soutien actif des radicaux de Lyon. Il connut d’abord un important succès grâce à une ample campagne de presse et à son soutien véhément du boulangisme. Titre phare de la presse radicale, le journal voit son influence s’affaiblir considérablement durant l’entre-deux-guerres avant de disparaitre définitivement en décembre 1928.

En savoir plus
Données de classification
  • parabère
  • brulard
  • rouault
  • claudius dupont
  • bast
  • paris
  • suzanne
  • champagne
  • rouen
  • ahl
  • metz
  • elis
  • nuremberg
  • voisin