Extrait du journal

Il était temps que M. Méline prit une décision. Déjà, en effet, des députés et sénateurs aux dents longues et à la lèvre avide, donnaient des marques visibles de fringale. Cette semi-crise ministérielle éveillait dans les cœurs des plus résignés, sur les confins indécis du centré où de pâles républicains progressistes, mais votant pour le cabinet par esprit d'indépendance, disent-ils, côtoient des radicaux vagues, amoureux des coalitions d'antan, sur cette lande un peu aride où flottent au hasard de l'heure et au gré du vent, une cinquantaine d'honorables instables, appuis de tous les cabinets éventuels, on parlait de concentration, d'union républicaine, de réformation du « vieux parti. »...