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La Lanterne, 3 mars 1887

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La Lanterne
3 mars 1887


Extrait du journal

L'abbé s'était vengé comme il avait pu, en faisant jouer une comédie contre les mauvais poètes ; et il y avait eu des colères parmi les élèves qui s'adonnaient à la rime. L'un d'eux surtout s'était emballé, une espèce de chevelu pas mal bruyant qu'on avait qualifié de « jeune muse précoce » dans une feuille religieuse et départeméntale où il avait publié une ode signée de tous ses ses nom et prénoms, avec cette extraordinaire qualification en dessous : « séminariste âgé, de quinze ans. ï Mais le dramaturge avait déclaré que l'auteur de l'ode à la ville de Bourges n'avaitjamais été visé par lui, et l'affaire s'était arrangée, non sans l'intervention de l'abbé Codonnat, le professeur d'algèbre, un ennemi personnel de la littérature, qui admonesta le poète en herbe, devant toute la classe, lui disant pour ne pas varier sa formule habituelle : « vous êtes un grand petit badaud, hic et nunc ! »...

À propos

Le quotidien La Lanterne fut lancé le 21 avril 1877 à Paris par Eugène Mayer – alors coulissier à la Bourse – avec le soutien actif des radicaux de Lyon. Il connut d’abord un important succès grâce à une ample campagne de presse et à son soutien véhément du boulangisme. Titre phare de la presse radicale, le journal voit son influence s’affaiblir considérablement durant l’entre-deux-guerres avant de disparaitre définitivement en décembre 1928.

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