Extrait du journal

M. Pichon, il est vrai, cru devoir démentir certaines informations, selon lesquelles on avait désigné tels ou tels hommes politiques éminents. Dès lors, la malice de ses contradicteurs trouvait contre lui un redoutable dilemme : ou bien les parlementaires qui auront la glorieuse mission de défendre les intérêts français au Congrès des Nations sont désignés, et M. Pichon se refuse à les faire connaître dans un but politique; ou bien le mystère est complet et l'on enverra, pour représenter notre pays à la Conférence préalable du 13 janvier, des hommes qui auront eu huit ou dix jours pour se préoccuper d'une des tâches les plus lourdes qui puissent, incomber à des plénipotentiaires. On pourrait éprouver, sans doute, un peu de surprise devant la méthode de l'impromptu, quand il s'agit de si grands intérêts, mais il faut lire entre les lignes le discours de M. Pichon ; on y démêle assez exactement une rassurante vérité, parmi des phrases où il est tenu compte de la courtoisie interalliée. Le ministre des Affaires étrangères, s'il a pu démentir que les délégués de la France fussent nommés, était en mesure d'affirmer qu'aucune des questions qui pourront être soulevées au Congrès n'a laissé indifférents les services et les personnalités chargés de les étudier. C'est donc qu'il a été fait un choix que l'on a cru inopportun de proclamer à la tribune....