Extrait du journal

Mais Le Temps, qui voudrait tant brouiller les cartes et transformer les radicaux et les socialistes en frères ennemis, prend prétexte de l'attitude des guesdistes pour dire aux radicaux que l'intérêt et l'honneur leur font un devoir de précipiter la rupture. Cette conclusion intéressée de l'ancien organe de la concentration des progressistes et des réactionnaires n'est pas, est-il besoin de le dire, la nôtre. Tout en déplorant et en condamnant l'attitude actuelle des guesdistes — qui sont, d'ailleurs, loin de représenter à eux seuls le parti socialiste — nous avons, dès hier, indiqué que ceux-ci, le moment venu, ne se cantonneront pas dans la belle intransigeance doctrinaire qu'ils affectent de proclamer dans leurs manifestes. Quand viendra le moment d'assurer le succès des réformes promises par le parti radical, les guesdistes voteront ces réformes contre lesquelles ne manqueront pas de se prononcer les amis du Temps. D'autre part, à l'heure de la bataille électorale, les amis de M. Jules Guesde ne voudront pas contribuer, par leur abstention, à - l'élection des candidats de réaction, et nos adversaires auront alors le désagrément de voir se reformer contre eux le bloc de gauche....