Extrait du journal

La voix de la raison, de l'humanité, de l'intérêt véritable et bien compris n'at-elle donc plus aucune chance d'être entendue ? En dépit des apparences contraires, et au risque même d'être taxé de paradoxal, nous nous refusons à le croire. La première partie de la guerre a été marquée par une suite ininterrompue de revers pour les Anglais. Ils croyaient faire là-bas une simple promenade militaire, et ils ont rencontré une résistance violente, opiniâtre, victorieuse. Ils s'imaginaient trouver devant eux un adversaire timide, indiscipliné, mal armé, et c'est à un ennemi résolu, docile aux ordres de ses chefs, muni des armes les plus perfectionnées qu'ils ont eu affaire. De là ces échecs redoublés et retentissants qui ont dû être si sensibles à l'amour-propre national des Anglais. Il était bien difficile, pour ne pas dire impossible à ce moment, qu'ils songeassent à la paix. La fierté britannique ne le permettait pas. Elle eût été trop cruellement humiliée....