Extrait du journal

Sous la nuit qui tombe toujours plus, dans cette rue pauvre et à moitié déserte, il chante, le vieux camelot, il chante l'éternelle romance plaintive et sentimentale, presque toujours fade et niaise, mais qui remue le cœur des filles en mal d'aimer. J'entends vaguement qu'il est question de baisers, de serments, de sentiers fleuris, de printemps, de lilas ; peut-être même y a-t-il une hirondelle ou un rossignol, à moins que ce ne soit des feuilles mortes et des rubans fanés. Toujours est-il qu'à la voix faubourienne du chanteur un petit cercle se forme, et que les fenêtres se garnissent d'auditeurs....