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La Lanterne, 15 décembre 1889

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La Lanterne
15 décembre 1889


Extrait du journal

— car on en peut juger diversement, — il use non seulement des faiblesses qu'elles peuvent avoir, mais des vertus qu'elles ont. Il ne leur sert de rien, par exemple, d'être décentes ou fidèles, puisque, de ces mérites même, il sait tirer des occasions de péché où s'endommagent fort la fidélité et la décence. Il ressemble à un voleur magicien, qui ne verrait dans une porte fermée à double tour que la facilité de passer par le trou de la serrure. Cela est si vrai que beaucoup de jolies personnes, — de celles qui ne sont point jolies, à quoi bon s'inquiéter,- renoncent d'ellesmêmes, délibérément, à leurs vertus naturelles, qui ne sauraient retarder d'un turelles, l'inévitable défaite, et n'auraient instant d'autre effet que d'y ajouter l'humiliation d'un vain préparatif de défense. Quant à celles de mes lectrices qui douteraient encore, - combien je félicite leurs maris et leurs amants ! — de l'adresse du démon Amour à faire naître du bien le mal, je leur dirai une histoire tout à fait propre à les convaincre ; elle m'a été contée dans un boudoir camaïeu, aux dessus de portes peinturés de bergères et de nymphes, par...

À propos

Le quotidien La Lanterne fut lancé le 21 avril 1877 à Paris par Eugène Mayer – alors coulissier à la Bourse – avec le soutien actif des radicaux de Lyon. Il connut d’abord un important succès grâce à une ample campagne de presse et à son soutien véhément du boulangisme. Titre phare de la presse radicale, le journal voit son influence s’affaiblir considérablement durant l’entre-deux-guerres avant de disparaitre définitivement en décembre 1928.

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