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La Lanterne, 15 juin 1912

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La Lanterne
15 juin 1912


Extrait du journal

Morituri te salutant, déesse aus yeux durs, à l'énigmatique sourire; ceux-là dont tu exiges la mort sont les humbles, les obscurs, les soldats disciplinés. Tu veux débarrasser l'Unité des députés de second ordre. Tu n'admets pas, dans ta sagesse, qu'un parti comme le socialisme unifié soit représenté par des ouvriers, des artisans, des employés, sans distinction d'esprit, sans éducation, sans diplômes, par de petites gens. Tu ne veux confier les destinées du parti qu'à des intellectuels, à bouton de Cristal. Tu renverras à l'atelier, à la boutique, les élus dépourvus des plus essentielles élégances. Tu auras ton aristocratie de mandarins. Tu chasseras la plèbe des primaires. Tu rénoveras l'Unité par l'école normale. Que ta sainte volonté soit faite....

À propos

Le quotidien La Lanterne fut lancé le 21 avril 1877 à Paris par Eugène Mayer – alors coulissier à la Bourse – avec le soutien actif des radicaux de Lyon. Il connut d’abord un important succès grâce à une ample campagne de presse et à son soutien véhément du boulangisme. Titre phare de la presse radicale, le journal voit son influence s’affaiblir considérablement durant l’entre-deux-guerres avant de disparaitre définitivement en décembre 1928.

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